Jean Bernard Thomas pour nous exalter
Pour clore l’année académique, les activités culturelles- comme JediMizik), entrer en vacances, l’Institut français en Haïti nous a proposé une soirée de chansons avec l’artiste Jean Bernard Thomas, un convaincu et un accro du reggae, de son moule musical, de ses messages et de sa philosophie. Le spectacle a eu lieu dans la première cour, avec une assistance nombreuse occupant les rangées de sièges, sous la tente large. La sono ou «Channel mixer» était à l’arrière, au milieu de l’espace, avec un spécialiste à la console, ses manettes et clignotants.
Sur l’estrade, un quintette pour accompagner la vedette : un claviériste, un bassiste, un batteur, un percussionniste au tambourin et congas, un guitariste rock aux sonorités saturées (« overdrive», «fuzz», entre autres).
Jean Bernard Thomas est soutenu sur la scène et au chant par une choriste, assez pimpante dans sa tenue : Jeans, chemisier, baskets.
Une introduction musicale, instrumentale du clavier induit une atmosphère «pop» qui glisse bientôt vers le «riddim» hypnotique et obsessionnel du reggae. Avec la chanteuse, Jean Bernard Thomas, portant des lunettes noires, signale et marque le début de son tour de chant avec « Li debake». Il l’enchaîne à deux morceaux spirituels, célébrant le besoin de Dieu, de « Jah» pour mieux dire, de la transcendance. « Se pou n priye» commenté par un bon solo de guitare, et « Limyè ap vini…» illustré par le même instrument.
L’artiste s’adresse à son public, enfin le remercie. Nous observons une certaine évolution dans ses choix rythmiques où le «reggae» est prépondérant, mais se combine parfois à d’autres cadences comme celles du R’N’B ou de notre folklore musical.
La valeur du spectacle, de sa musique dépend largement de la qualité de son background d’accompagnement où la batterie dans ses sursauts, les congas et percussions pallient la monotonie et la fixité du «riddim». Le guitariste, dans ses solos et agréments, est également très important pour nous captiver. La teneur des paroles nous fascine davantage que l’art vocal de Jean Bernard Thomas ; le «message» comme on se plaît à le dire.
On retient de son programme et chapelet de «tubes»: «Solèy la ap leve» ; «Ti-machann» dédié à Jean Mathiot, et mélangeant le reggae au funk et R’N’B, avec un beau riff de guitare ; « Venga manmi», sentimental et un peu «Konpa» dans la cadence, avec du «soukous» africain à la guitare ; une belle interprétation d’une chanson de Bob Marley et dans sa manière de chanter «Them belly full, but we are hungry». Sympathique tour de chant.
Roland Léonard
Le Nouvelliste
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